Gabriel Fumet

Une vie de musique

Ayant maintenant l'âge de la retraite je dois me concentrer sur des projets qui me tiennent particulièrement à coeur comme l'enregistrelment d'un prochain album Mozart par exemple ainsi qu'un récital à Paris prochainement et d'autres pour ce prochain été. D'autre part je m'implique toujours pour la diffusion de la musique de mes ancètres Dynam Victor et Raphaêl Fumet que je continue à considerer comme d'immenses musiciens malgré le peu d'écho des milieux autorisés plus ou moins plongés dans un conformisme historique sclérosé.

Je prépare une conférence audition dans le cadre de la Mairie du Vème arrodissement à Paris où j'espère augmenter le nombre de mélomanes passionnés par cette découverte. J'ai déjà réalisé plusieurs concerts principalement dans la Cathédrale Notre Dame de Paris et l'Eglise Saint Eustache pour des oeuvres pour orgue de toute beauté qui ont été très remarqués. Tout cela est particulièrement difficile car les institutions ne suivent pas. Enfin un dernier album concernant des oeuvres pour piano de mon grand père et père est une formidable réussite grâce au talent et à la compréhension du jeune pianiste franco russe Iénissei Ramic. Bien que cet album admirable ait reçu un acceuil enthousiaste lors du dernier récital de i.Ramic aucun critique ne s'est donné la peine de l'écouter et de le commenter, ce qui est assez désespérant.. J'espère pouvoir cependant dans les quelques années qui me restent continuer à réaliser d'autres album qui, je l'espère interpelleront, dans queques décennies des passionnés qui pourront se dégager de la chape de plomb qui règne actuellement dans les institutions...

Pourquoi avoir choisi la flûte ?

Très jeune j'avais été très impressionné par une musique de film sur Israêl "Entre Ciel et Terre" composée par mon père Raphaël Fumet où intervenaient quatre flûtes et un violoncelle. Cette musique était si belle, si ensorcelante que cela m'a incité plus tard à choisir la flûte comme instrument. De plus, il se trouvait qu'à Angers, où ma famille s'était fixée après l'exode de 1940 qui l'avait poussée jusque là, le directeur du conservatoire où enseignait mon père, était lui même flûtiste en même temps qu'un pédagogue remarquable. Vers l'âge de treize ans il me prit comme élève et m'apprit les premiers rudiments de cet instrument avant de décéder peu après.Un de ses meilleurs élèves, Pierre Bardon me prit sous son aile jusqu'à mon entrée au Conservatoire National de Paris dans la classe de Gaston Crunelle.

Pourquoi avoir eu l'idée de devenir flûtiste profssionnel ?

Dès ma plus tendre enfance, j'ai eu conscience comme d'ailleurs mes autres frères et soeurs, d'être dans une famille hors norme, au sens propre et handicapant du terme (les enfants préfèrent être comme tout le monde). Le jeu exceptionnel de mon père au piano de même que ses fulgurantes improviations nous fascinaient véritablement mais par contre ce qui était difficile à vivre était ce paradoxe d'inadéquoition absolue à toute velléité de carrière quelle qu'elle soit et ses dons prodigieux de musicien. Vers l'âge de 12 ans après une scène mémorable où après avoir reçu un retour d'une partition avec la mention "refusée à l'unanimité" mon père avait décidé de bruler sa musique à la terreur de sa famille je pris la résolution de tout faire pour sauver cette oeuvre d'où ma vocation de musicien.

Ecouter Raphaël Fumet

Comment vous situez vous par raport à vos confrères flûtistes ?

Comme vous le savez peut être la flûte reste toujours un instrument très joué actuellement et la concurence est rude. En ce qui me concerne je me suis toujours senti différend d'abord par mon contexte familial étant moi même fils et petit fils de compositeurs important bien que méconnus.
Ayant pris très jeune la décision de sauver leur oeuvre mes préoccupations musicales ont été conditionnées par ce but que je m'étais fixé. Bien sûr, cela ne changeait en rien au "métier" tel qu'il se pratique toujours même actuellement.
J'ai de plus un certain tempérament qui a tendance à s'écarter souvent d'un conformisme de bon aloi nécessaire si l'on veut bien s'intégrer dans une masse orchestrale. Je me suis donc dirigé vers une carrière de soliste avec tous les aléas que cela peut comporter, mais je ne regrette rien...

Ecouter Dynam & Raphaël Fumet

Quelle est votre conception de la flûte ?

La flûte est probablement l'instrument musical le plus ancien au monde. Il a donc un héritage poétique considérable très proche de la nature. Je pense principalement à la sonorité qui ne doit jamais être définitive sous peine d'engendrer l'ennui très rapidement. Cela n'est pas toujours compatible avec le métier d'orchestre où il faut « assurer » comme on le dit prosaîquement. Je définirais le son d'une flûte et aussi d'un autre instrument ou d'une voix comme une ligne d'horizon qu'on ne rencontre jamais mais vers laquelle on tend toujours sans jamais l'atteindre c'est ce que les mathématiciens appellent un comportement asymptotique. De plus il ne faut jamais avoir peur de laisser percevoir le contact du souffle sur l'embouchure, c'est un élément de de vie et de charme qui nous rapproche du contact avec la vie dans ce qu'elle a de plus naturel, comme un atout supplémentaire donné à la flùte dans l'expressivité.

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