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l'Art de la Monodie

L'art de la monodie ou l'art de la mélodie pure, sans accompagnement, par opposition à la polyphonie (à plusieurs voix) remonte à la nuit des temps. Jusqu'au moyen âge où elle atteint son apogée avec le chant grégorien, elle fut l'unique source musicale, même si elle fut souvent accompagnée de percussions dans les civilisations dites primitives, ponctuée par le coryphée dans la tragédie grecque, ou soutenue par l'organum dans les motets grégoriens du moyen âge. De nos jours, la monodie garde toute son actualité dans les musiques d'Afrique, de Inde ou de l'Extrême-Orient par exemple.

Il était donc particulièrement intéressant de montrer comment la monodie s'est perpétuée en Occident, et cela malgré les splendeurs de la polyphonie dès la fin du moyen âge. Pour accompagner ce parcours musical, quoi de plus évident que le chant de la flûte - instrument monodique par excellence - que ce soit celui du berger solitaire émergeant du silence ou celui plus élaboré des divers rites sacrés à la recherche d'une sorte d'art magique de l'envol.

Le titre grégorien Stirps Jesse - sorte de poème mystique sur la généalogie du Christ - qui ouvre cet enregistrement est un exemple frappant de l'expression monodique dans ce qu'elle a de plus abouti - expression magnifiée par un dépouillement spirituel qui ne laisse filtrer que l'essence même d'une émotion, débarrassée de toute subjectivité temporelle.

Les mélodies dans le style renaissance qui poursuivent cet enregistrement m'avaient été commandées pour l'illustration musicale du Cid de Corneille. Parmi la dizaine que j'avais écrites pour ce texte admirable j'ai sélectionné les quatre qui m'ont semblé les plus significatives...

Avec Georg Philipp Telemann (1681.1767), auteur de plus de 3600 oeuvres et sa fantaisie en la mineur extraite d'un recueil qui en comporte douze, on entre dans le grand répertoire classique de la flûte dont la rigueur semble tempérée par l'aspect libéral du titre: Grave - Vivace - Adagio - Allegro.

La célèbre Partita en la mineur de Jean-Sébastien Bach (1685-1750) fait toujours le bonheur et... l'exercice de bien des flûtistes en même temps qu'elle atteint un sommet musical égal aux sonates et autres suites pour violon ou violoncelle seul: Allemande - Courante - Sarabande - Bourrée.

La sonate de son fils Carl Philipp Emanuel Bach (1714-1788) curieusement de la même tonalité que celle de son père nous permet d'envisager l'évolution musicale sur une génération aussi bien en ce qui concerne la plus grande légèreté de mouvements vifs, que l'aspect dramatique presque romantique du mouvement lent, qui correspond bien au caractère de la fin de 1 époque baroque.

Le Rondo Capriccio de Johann Anton Stamitz (1754.1808) témoigne d'un style galant presque mozartien. Il a la bonne humeur de ces angelots musiciens joufflus qui hantent si souvent les Eglises baroques autrichiennes de la fin du XVIII— siècle.

Carl Joachim Andersen (1847.1909) fut un brillant flûtiste au service du roi de Suède. Atteint d'une grave maladie et ne pouvant plus jouer de son instrument il passa le reste de sa .vie à composer de très nombreuses études pédagogiques dont la plupart sont de véritables chefs d'oeuvres où l'art musical le plus exigeant ne fait jamais défaut.

Carl Joachim Andersen (1847.1909) fut un brillant flûtiste au service du roi de Suède. Atteint d'une grave maladie et ne pouvant plus jouer de son instrument il passa le reste de sa .vie à composer de très nombreuses études pédagogiques dont la plupart sont de véritables chefs d'oeuvres où l'art musical le plus exigeant ne fait jamais défaut.

Avec Syrinx Claude Debussy (1862-1918), par un raccourci génial, exprime une intensité de poésie digne d'une grande oeuvre lyrique. Ces quelques notes ramassées dans des phrases courtes mais d'une justesse de proportions rarissime en font un incontestable chef d'oeuvre de l'art monodique.

Arthur Honegger (1892-1955) auteur de l'illustre "Jeanne au bûcher" s'est penché lui aussi sur la monodie en composant cette "Danse de la Chèvre" dont le titre semble extrait d'une sorte de bestiaire du moyen âge. Ecrite pour un ballet bref, cette oeuvre illustre bien, par la fantaisie imprévisible de son style, l'allégorie poétique de son titre.

Avec l'"Interpolaire" de Raphaël Fumet (1898-1979) s'achève, à la limite de la conscience tonale, cette brève anthologie de la monodie. Composée à ma demande, cette oeuvre au titre insolite tente de résoudre les difficiles relations de la tonalité et d un espace mélodique entièrement libéré. Ici l'attraction tonale reste présente, même si la mélodie tente d'y échapper pour de nouveau subir sa sphère, ce qui explique le titre Interpolaire": entre les pôles attractifs de la tonalité...

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